samedi 13 novembre 2010

QU'EST CE QUE LE SOLIDARISME ?

LES NOUVEAUX APPORTS DU  SOLIDARISME de Francis BIDJOCKA.  

Le solidarisme est un  système économique et social qui assimile la société à un organisme vivant au sein duquel tous les éléments sont unis par des liens d’interdépendance et de solidarité fonctionnelle. Le terme solidarisme vient du mot solidarité dont il convient de préciser le sens dans le cadre de notre exposé. La solidarité désigne une relation de dépendance réciproque entre plusieurs éléments distincts.

En sociologie l’on distingue d’une part une solidarité dite mécanique, laquelle se définit comme un sentiment qui pousse les être humains à s’accorder une assistance mutuelle, et d’autre part une solidarité dite organique qui résulte d’un processus impersonnel d’assistance géré par les institutions sociales relevant de l’autorité publique. La solidarité mécanique est caractéristique des communautés où les membres sont assez proches les uns et les autres et se connaissent personnellement. La solidarité organique prend naissance avec la prise de conscience de la responsabilité collective  de la société toute entière vis-à-vis de tous et de chacun. C’est cela qui a conduit à la création d’organismes d’assurance, de prévoyance, et d’assistance sociale destinés à protéger le citoyen contre les risques naturels et sociaux (catastrophe, maladie, chômage) qu’il peut être amené à subir.

Dans le cadre de la présente étude nous parlerons de la solidarité fonctionnelle, laquelle indépendamment des deux autres sus citées se définit comme une relation, d’interdépendance et de complémentarité  que l’on retrouve dans tout organisme qu’il soit naturel ou artificiel. Ainsi parlera-t-on de solidarité fonctionnelle entre les différentes pièces d’un moteur ou entre les différents organes du corps humain. Quels peuvent alors être les principes fondamentaux du solidarisme ?


Le principe de l’unité fonctionnelle.

L’unité désigne la caractéristique de ce qui est un, de ce qui constitue un tout. On peut donc dire qu’unifier c’est mettre ensemble des éléments séparés au sein d’une même structure, ce qui revient à effectuer un acte de création. Une chose est sure, tout ce qui existe à un commencement qui atteste sa création et toute création est unique avec ses caractéristiques particulières. Ainsi toute communauté, toute société humaine est une création, fut-elle spontanée ou volontaire. Comme nous l’avons dit plus haut l’adhésion à une communauté entraîne inévitablement pour l’individu une perte de souveraineté plus ou moins acceptée selon la nature et l’objet de la communauté. D’autre part, l’adhésion à une communauté entraîne des avantages pour chacun de ses membres. On peut donc dire que la création d’une collectivité quelconque doit se faire sur la base d’un contrat qui spécifie les obligations ainsi que les avantages auxquels ont droit chacun des membres.

La collectivité ainsi créée devient une entité propre, distincte de ses membres, une "personne morale" au sens juridique du terme. Cette nouvelle « personne » est donc une institution qui représente la structure crée par les individualités qui la composent. Ainsi toute communauté qu’elle soit physique, morale, spirituelle ou culturelle entraîne la création d’une institution nouvelle, unique et indivisible : elle constitue donc une unité fonctionnelle.

Ainsi une société ne peut exister encore moins subsister que si elle respecte le  principe  de l’unité fonctionnelle. Voilà pourquoi la première responsabilité d’un chef  est de défendre l’intégrité et la pérennité de la structure qu’il dirige contre les menaces intérieures ou extérieures et pour cela il importe consolider et préserver premièrement « l’unité » de toutes ses composantes.
S’il est clair que le principe de l’unité est le principe préalable à toute société humaine, la question est de savoir comment faire pour le réaliser en pratique.


Le principe de l’organisation.

Il est relativement facile de s’unir avec une ou plusieurs personnes dans la recherche d’intérêts communs, qu’ils soient économiques, affectifs ou autres. Cette union peut s’appeler amitié, camaraderie, collaboration ou même complicité, elle ne saurait toutefois avoir d’existence au sens propre que si elle donne naissance à une entité distincte de ses membres, c’est-à-dire une institution. Pour marquer l’unité, il faut un contrat entre des individus et ce contrat doit nécessairement entraîner des restrictions de liberté c’est-à-dire des devoirs et des obligations envers  l’institution qui va donc faire l’objet d’un transfert d’autorité de la part de ses membres. On parlera donc de mariage, de  confrérie, de syndicat, des partis politiques pour une union qui a fait l’objet d’un contrat déterminé et qui est opposable à tous.

Un contrat doit toujours préciser la nature, l’objet, les objectifs, la durée ainsi que les droits et devoirs de ses membres. Cela signifie que l’on ne peut pas se lier par un contrat si l’on n’a pas d’objectifs précis à atteindre ou des avantages à retirer. Et pour réaliser les objectifs de l’association le contrat doit prévoir les rôles et les attributions de chacun. Qui fait quoi, commet et pourquoi ? Ce sont là des questions auxquelles doit répondre la fonction d’organisation qui est indispensable à l’unité c’est-à-dire à la survie de toute structure.

Nous en déduisons que le deuxième principe fondamental à toute société humaine est le principe de l’organisation. Aucune société ne peut subsister si elle n’est pas organisée, si les rôles et les places de chacun des sociétaires ne sont pas définis.
Toutefois que les hommes abandonnent l’Etat nature pour adopter l’état social, ils renoncent à certain de leur de droits dans le but d’en retirer quelques avantages en contrepartie.

La spécialisation des tâches à laquelle abouti nécessairement la société implique quelques contraintes certes, mais elle crée beaucoup d’avantages. Malheureusement, toute organisation n’est pas une garantie de bien-être pour les membres  d’une société. En effet une organisation peut être bonne ou mauvaise, efficace ou inefficace. Seulement comment le savoir, quel sont les critères d’une bonne organisation ? Ce sont là des questions auxquelles doit répondre la fonction d’organisation qui est indispensable à l’unité et à la survie de toute structure. Nous en déduisons que le deuxième principe fondamental de toute société humaine est le principe de l’organisation. Aucune société ne peut subsister si elle n’est pas organisée, si les rôles et places de chacun des sociétaires ne sont pas définis.

Le principe de l’équilibre.

L’équilibre est donc la qualité de ce qui est constant, normal. En sciences physiques un point ou un système est dit en équilibre lorsque la résultante des forces intérieures et extérieures qui s’appliquent à ce point (ou système) est nulle.
Lorsqu’une organisation est mise en place c’est pour atteindre des objectifs précis. Et ce n’est que sur cette base que l’on peut l’évaluer. Si les objectifs fixés par une société ne sont pas atteints c’est qu’il y a un problème dont il faut rechercher les causes. Celles-ci peuvent  être externes (exogènes) dues à l’environnement extérieur à la structure et non contrôlable par celle-ci. Mais elles peuvent aussi être endogènes et dans ce cas, elles découlent d’un problème organisationnel.         

La raison d’être d’une organisation est de satisfaire un besoin ou de résoudre un problème donné. Il y a donc une confrontation entre un problème et une solution, une demande et une offre, une dépense et un gain, un donner et un recevoir. L’équilibre résulte d’une égalité, d’un nécessaire ajustement entre plusieurs positions opposées mais concourantes et complémentaires.

Une société ne peut exister s’il n’y a pas d’unité entre les personnes qui la composent. Cette unité va se matérialiser par la mise sur pied d’institutions reconnues et opposables à tous. Or mettre en place une institution implique le recours à des méthodes d’organisation. Le critère d’évaluation de l’efficacité et de la justesse d’une organisation est le principe de l’équilibre. Lorsque celui-ci n’est pas respecté, il s’ensuit immédiatement des conséquences. Par exemple, le chômage chronique ou l’inflation sont des déséquilibres qui traduisent l’inefficacité de l’organisation économique d’un pays.









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